Alors que sous l’effet de la reprise, les grands groupes parviennent de mieux en mieux à se faire payer dans les temps, la situation des retards de paiement pour les PME se dégrade fortement par rapport à 2016, selon le baromètre ARC-Ifop.
Les retards de paiement pour les PME s’envolent
Selon le baromètre du cabinet ARC, réalisé avec l’Ifop et publié ce mardi, les PME ont vu leurs délais augmenter en 2017, la reprise a mis leur trésorerie sous tension. Les retards de paiement pour les PME est passé de 11,8 jours en 2016 à 14,5 jours cette année, un record depuis le baromètre de 2012. Chiffre à mettre en contradiction avec ceux des 20 dernières années. En effet, les retards de paiement pour les PME se font de moins en moins longs.
Pire, c’est sur les plus longs retards, ceux qui fragilisent le plus la trésorerie, que la hausse se fait le plus ressentir. Cette année les retards de plus de 30 jours ont ainsi progressé de 11 % pour les petites entreprises contre 4 % en 2016. Sur cette problématique, les grands comptes ne sont pas épargnés avec de longs retards de paiement explosant de 20 % d’une année sur l’autre.
Si la majorité des signaux économiques tournent au vert pour annoncer que 2017 est vraiment l’année de la reprise, la situation reste préoccupante pour les PME quand on sait qu’aujourd’hui encore un quart des faillites en France est lié au non-respect de la loi de modernisation de l’économie (LME) de 2008 qui fixe un plafonnement des délais de paiement.
L’Etat doit intervenir
« Ce sont les délais de paiement entre PME qui prennent une grande ampleur et les pouvoirs publics doivent aujourd’hui réfléchir à des solutions pour traiter cette nouvelle problématique », commente Denis Le Bossé, président d’ARC. En effet, le retard de paiement moyen le plus fort constaté s’opère tout d’abord entre PME, à 15,3 jours, le manque de trésorerie des clients PME en est la plus grande cause. Ainsi, 28 % des fournisseurs PME décident eux-mêmes d’allonger le délai de paiement de leurs factures pour faire face aux retards de leurs clients. L’Etat doit donc renforcer les mesures et adopter de nouvelles pour aider les PME françaises.