Tandis que le prix du beurre flambe, celui du lait n’a connu aucune revalorisation par rapport aux contextes actuels. Les éleveurs français, dans une crise laitière, sont mobilisés depuis mardi dernier pour faire savoir leur contestation afin de réclamer une hausse des prix.
Crise laitière en France
En seulement un an, le prix du beurre s’est vu doublé pour passer de moins de 3 euros le kilo à 5,37 euros. Autrefois délaissée pour certaines raisons de santé, la matière grasse animale a connu un retour en force grâce au détriment des margarines, en Europe et aux États unis, à la suite d’études scientifiques.
Par ailleurs, après une période de surproduction, le secteur a fait face à une demande toujours plus forte des pays asiatiques et notamment de la Chine. Cependant, seule la matière grasse du lait est utilisée pour fabriquer le beurre et elle n’entre que pour 3,5 % à 6 % dans ce qui est vendu. Aussi, la hausse du prix du beurre est pratiquement sans effet sur le prix du lait payé aux producteurs. Les éleveurs ont fait entendre leur contestation sur le prix de leur production de lait qu’ils jugent inférieur à leurs coûts de fabrication.
Du côté des hypermarchés français
Partout en Europe, les prix du lait ont connu une nette remontée par rapport à 2016. Entre janvier et mai, le prix moyen de la tonne de lait s’établissait à 365 euros aux Pays-Bas, 350 euros en Belgique et 348 euros en Allemagne. Les producteurs laitiers français ont connu une faible hausse des prix du lait, moins élevée que dans ces pays voisins. Depuis des années, les coopératives agricoles affirment ne pas pouvoir mieux payer les producteurs en raison de la pression exercée par la grande distribution.
De leur côté, les hypermarchés se justifient en affirmant que les consommateurs ne sont pas prêts à payer davantage pour les produits laitiers. Aussi, après que les coopératives se sont engagées à revaloriser la production laitière au troisième trimestre de cette année, les éleveurs ont suspendu leurs actions. Actuellement rétribué entre 300 et 310 euros les mille litres, le prix payé aux éleveurs, qui réclament entre 340 et 350 euros, devrait passer à 320 et 330 euros ces prochaines semaines.