Annoncé en septembre 2016, le rachat Bayer-Monsanto est pratiquement acté. Le groupe allemand de pharmacie et d’agrochimie Bayer rachète le spécialiste américain des semences OGM Monsanto pour 59 milliards d’euros, l’acquisition la plus chère jamais payée par un groupe allemand. Ce mardi, la Commission européenne a lancé l’ouverture d’une enquête approfondie sur les retombées du rachat sur la concurrence.

L’UE lance une enquête approfondie sur le rachat Bayer-Monsanto

Une transaction de 66 milliards de dollars (59 milliards d’euros), c’est le montant du rachat de Monsanto par Bayer. Les transactions du genre doivent toujours être approuvées par la Commission européenne. En 2016 lorsque Bayer a annoncé ce rachat, Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence européenne, avait déjà exprimé ses doutes de voir se dessiner une situation de monopole. En effet, Bayer était déjà en position de force dans les pesticides, et avec ce rachat de Monsanto, il va devenir le numéro un des semences.

Aussi ce mardi, l’exécutif européen a fait part de ses craintes dans un communiqué, il « craint que la concentration ne réduise la concurrence dans des domaines tels que les pesticides, les semences et les caractères agronomiques ». La Commission va alors lancer son enquête. Elle aura jusqu’au début du mois de janvier 2018 pour rendre sa décision d’approuver ou non le rachat Bayer-Monsanto.

De son côté, Bayer a réagi à l’ouverture de l’enquête en se disant prêt à poursuivre la coopération avec la Commission et en espérant donc obtenir son feu vert d’ici la fin de l’année. Auparavant, le groupe allemand avait déjà proposé des engagements visant à apaiser les inquiétudes des autorités européennes, mais ces dernières ont refusé d’en préciser la teneur.

Des rachats sous conditions de l’UE

Il est à noter que la Commission européenne, depuis le début de 2017, a déjà autorisé deux grandes fusions dans l’agrochimie, mais à chaque fois sous conditions. On peut citer le rachat du suisse Syngenta par le géant chinois ChemChina pour 40 milliards d’euros et la fusion des géants américains Dow et DuPont qui donnera naissance prochainement à DowDuPont, pesant 130 milliards de dollars en Bourse. Toutes ces entités se sont engagées auprès de l’UE à revendre certaines de leurs activités afin de garantir la concurrence sur le marché européen.

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