En France, un produit acheté sur trois vient de l’étranger. Le chiffre est frappant, c’est un niveau jamais atteint auparavant et une mauvaise nouvelle pour le Made In France. Là où les importations ne comptaient que pour 21 % en 1990, elles représentaient quelque 33 % de la consommation au premier semestre de 2017, selon les chiffres de l’Insee.
Le made in France est menacé sur son propre territoire
Si les Français ont beau se déclarer dans les sondages de plus en plus sensibles à l’argument du made in France, se dire prêts à payer davantage pour un article typiquement tricolore, la réalité est tout autre. Les importations n’ont jamais été aussi élevées en France, et ont atteint les 33 % de la consommation nationale au premier semestre 2017 sur fond de reprise de la croissance économique.
En cause notamment, un appareil productif industriel si dégradé qu’il ne peut pas « répondre normalement à la hausse de la demande intérieure », explique l’économiste Patrick Artus (Natixis) dans une note publiée mi-juillet. Faute de trouver des produits fabriqués dans l’Hexagone qui les satisfont, les Français se fournissent ailleurs au détriment du made in France.
Les importations ont ainsi bondi de 4,4 % en un an, selon les données du commerce extérieur publiées récemment. Selon une autre étude de la fédération indépendante du Made in France, publiée le mois dernier, l’alimentaire consommé est d’origine française pour 40 % des produits, alors que les produits manufacturés ne le sont qu’à hauteur de 22 %. Plus le produit est brut, à l’image par exemple du lait, plus il a de chance d’être d’origine française.
Les bons élèves : les acteurs de la Distribution
Du côté des distributeurs, l’étude cite parmi les bons élèves Intermarché, Carrefour, Auchan et Super U dont l’offre française oscille entre 38 % (Super U) et 54 % (Intermarché). Carrefour est le champion de la transparence, avec une indication d’origine fournie au client dans 82 % des cas. Par ailleurs à l’étranger, le Made in France ne parvient pas non plus à remonter la pente. Le déficit du commerce extérieur s’est creusé de 8 milliards d’euros entre le premier semestre 2017 et les six derniers mois de 2016. Les entreprises françaises ont acheté beaucoup plus de produits auprès des autres pays qu’elles n’en ont vendus.