Eric Olsen, le directeur général de Lafarge Holcim, a confirmé lundi matin les rumeurs de son départ. À la suite d’une enquête interne sur d’éventuelles transactions avec des groupes armés en Syrie, le directeur général va donc quitter son poste le 15 juillet prochain.
Lafarge, une situation délicate entraîne la démission de Eric Olsen
Eric Olsen, le franco-américain, est l’un des grands piliers de la fusion en avril 2015 du français Lafarge avec le suisse Holcim. Il était comme le symbole de l’armistice entre les deux cimentiers géants, jadis concurrents. Il s’était vu alors confier les rênes de l’entreprise LafargeHolcim. Sur fond de tensions liées à une ancienne cimenterie du groupe en Syrie soupçonnée d’avoir financé des groupes armés, le dirigeant est maintenant contraint de quitter son poste. « Ma décision est guidée par la conviction qu’elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie », a-t-il indiqué dans un communiqué le lundi 24 avril.
Le patron du géant du ciment s’est toutefois défendu d’avoir été « en aucune manière impliqué, ni même informé d’actes répréhensibles ».
Une enquête du journal « Le Monde »
Depuis juin 2016, les révélations par le journal « Le Monde » ont conduit le groupe à ouvrir une enquête interne. Pour rappel, celles-ci se référaient aux conditions de la poursuite de l’exploitation de la cimenterie de Lafarge en Syrie entre 2011 et 2014. À l’époque, le groupe aurait payé des intermédiaires peu recommandables et liés à l’État Islamique pour poursuive l’exploitation de l’usine de Jalabiya.
La filiale locale, qui appartenait alors à Lafarge, avait remis des fonds à des tierces parties pour trouver des arrangements avec des groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions, alors que la situation politique en Syrie avait créé des conditions difficiles pour assurer la sécurité de l’usine et de ses employés.
L’enquête interne étant clos, LafargeHolcim a confirmé des mesures correctives, toutefois en soulignant encore une fois qu’Eric Olsen « n’était ni responsable ni pouvant être considéré comme informé des actes répréhensibles identifiés dans le cadre de cette enquête ».